À propos de Stabat Mater :


« J’ai commencé à écrire en 1992, au printemps 1992. Je tiens à préciser qu’avant d’écrire ma première pièce Stabat Mater (1), je m’étais beaucoup intéressé à la poésie, et en particulier à la poésie italienne.


À cette époque, j’allais régulièrement au marché aux puces de Turin, ces marchés que l’on retrouve dans toutes les grandes villes. Je m’étais lié d’amitié avec une femme d’un certain âge, à qui j’ai rendu service par la suite. Elle vendait des disques et autres objets divers, et à côté de son stand, il y avait un homme qui vendait des vêtements. Un jour, une personne étrange, un garçon un peu fragile, gros, mal dans sa peau, est venu le voir. Il avait deux ou trois pantalons dans un sac, et il lui dit « Je te les ai apportés exprès pour que tu me les achètes, donnes m’en juste deux mille lires... ».


Une véritable scène de comédie a alors eu lieu sous mes yeux, dans laquelle une phrase revenait constamment: « ça Giovanni, pour t’avoir attendu, je t’ai attendu, un peu que je t’ai attendu, mais, toi t’étais jamais là... ». Cette phrase, ces mots sortis de la bouche de cet inconnu, ont donné naissance à Stabat Mater.


En définitive, j’ai écrit la pièce en deux temps. J’ai d’abord commencé par écrire une dizaine de pages que j’ai laissées de côté dans un tiroir ; je pensais que je n’y toucherais plus. Puis finalement, quelques mois plus tard, je m’y suis remis, et je l’ai terminée.


Stabat Mater, c’est l’histoire d’une femme ; d’une femme qui vit seule avec son fils, recherché par la police pour des raisons plus ou moins politiques et qui trouvera ensuite la mort dans des circonstances plus ou moins mystérieuses. C’est donc le récit de cette femme qui court les commissariats à la recherche de son fils disparu avant de le retrouver, à la morgue... Pas de véritable explication concernant cette mort, car aucune ne lui a été révélée.

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La Jeune fille suppliciée sur une étagère

d’Akira Yoshimura

L’Auteur : Antonio Tarantino