Ravalec connaît bien ses protagonistes : petits truands, petites frappes, petits canons, gros délires, gros excès, grosses galères bien dans le rythme. Dans son style narquois, il photographie huit destins de losers remixés au shoot-grenadine avec comme jackpot la gloire ou la mort:
- Polaroïd pris au centre de formation des apprentis: baby-foot, cruauté, Chuck Berry, et le passé sur sa mobylette…
- Diapositive ramassée dans les rayons de la Maison du Bricolage: jusqu’à la cage du dépôt, il n’y a qu’un mauvais pas pour les deux copains accros aux perceuses…
- En négatif, le visage d’une bonne petite pute, douce Juliette qui passe du trottoir à l’hosto sans perdre le sourire…
- Photomaton chez les taulards pour le spectacle de fin d’année de la prison: l’occasion de découvrir de nouveaux talents…
- Radiographie pour Jean-Luc et son pote, le corps ravagé par un sida déclaré mais la tête quelque part au soleil…
- Photo de famille pour les bijoux de Never Twice, bandit turgescent qui ravissait les dames…
- Flou intimiste en face de la station service, quand le tapin distribue des Haribo au lieu de vendre la marchandise attendue…
- Pellicule voilée par la came, poème fluctuant à la poursuite du désir en attendant son dealer…