2 Programme culturel des quartiers. Metz 1999. Projet Agora.

Spectale Bled.



«Il faut du temps ... Puis c’est comme une évidence.


Faire du théâtre avec des jeunes semblait à la plupart des travailleurs sociaux âtre un luxe au regard des urgences. (...) L’accès à la culture n’a d’intérêt que si les jeunes y trouvent une forme de reconnaissance sociale.


Quant à se reconnaître soi-même une valeur, il n’y a pas de formule magique, il faut avoir sur son parcours un regard, des regards, un mot, des mots qui nous font exister. Pour moi Agora n’a de sens que pour cela !


Merci à tous ceux qui ont accepté de se lancer dans cette aventure et à tous ceux qui portent de l’intérêt au travail mené.»

Armand Foschia,

Directeur du SAE du Comité Mosellan de Sauvegarde de l’Enfance, de l’Adolescence et des Adultes.




«M. A. Sanz souhaitait que nous installions le décor car il prévoyait le lendemain matin, de faire la lecture du texte à réaliser avec les jeunes dans le lieu déjà installé.


L’Equipe Rue, l’Empreinte et quelques jeunes ont donc pelleté pendant plusieurs heures sous le chapiteau pour que tout soit prêt le lendemain matin.


Lorsque les jeunes arrivèrent à 10H00 le lendemain matin, la Compagnie l’Empreinte était en place, installée sur la dune de pierre de Jaumont, le décor imaginé par Louis Taulèle et Marc-Ange Sanz.


Les jeunes se sont installés dans les gradins et ont écouté. M.A. Sanz et les membres de sa compagnie ont fait là un véritable cadeau aux jeunes. Une atmosphère de paix et de magie régnait complètement durant cette lecture et nous pensons que les jeunes ont vécu là un moment extraordinaire. Ils étaient particulièrement attentifs. (...)


Une semaine plus tard (...)


Avant les représentations, des exercices de concentration sont menés. Pour la première, la pression est si forte que jusqu’au bout tout le monde doute. M. A. Sanz les rassure et leur dit qu’il compte sur eux, qu’il a confiance et ajoute quelques mots chaleureux.


D’un seul coup toutes les tensions tournées vers lui tombent. Tout s’est finalement parfaitement passé, le public a été manifestement enchanté. Les jeunes sont extrèmement fiers et très étonnés de voir à quel point la compagnie l’Empreinte est émue. Ce moment a été un moment privilégié, dans le sens où il a fixé définitivement la relation artistes jeunes. » .

Catherine Hernandez,

Chef du service Equipe Rue, responsable du projet Agora




«Pratiquer un théâtre d’aujourd’hui qui parle de l’intérieur.


Depuis quelques mois ils découvrent le théâtre, cet art de la parole né en Grèce ancienne, en même temps que la philosophie et l’idée de démocratie.


Depuis quelques mois, auprès d’artistes et de travailleurs sociaux, ils improvisent, écrivent, lisent des auteurs, apprennent et répètent des textes malgré les absences, les découragements, les incertitudes, dans la précarité parfois des lieux mis à leur disposition.


Parmi eux certains ont choisi de s’engager davantage pour tenter de mener à bien une réalisation théâtrale dans l’urgence des quelqus six jours volés à leur vacances ou à leurs activités quotidiennes.


Cet engagement est aussi celui de tous ceux qui les accompagnent dans cette démarche : les institutions sociales et culturelles, les compagnies partenaires et bien enendu nous-mêmes, l’Empreinte et Compagnie qui avons la responsabilité artistique et la charge de ce projet.


Après trois week-end de stage de reconnaissance mutuelle et de «mise en appétit», nous avons imaginé Agora à l’image de son sens étymologique : la place publique, le lieu de l’échange, par la parole aussi.


Il s’agira avec les jeunes d’aujourd’hui d’y pratiquer un théâtre d’aujourd’hui, qui parle de l’intérieur, du monde en marche, et qui regarde les sillons que ce monde parfois cruel laisse derrière lui.

Marc-Ange Sanz,

Responsable artistique du projet Agora.

 

Bled d’après Michel Azama