Pour Le Château dans la forêt, j'avais un désir de gosse de partir dès le lendemain visiter toute l'Europe centrale. Voyager, c'est un éveil par rapport à moi-même, à ma propre écriture. Ça me permet d'aller à la rencontre de mes intuitions mais aussi d'enrichir mes pièces de détails auxquels je n'aurais pas pensé. En écrivant Chef Lieu, j'ai éprouvé un plaisir d'acteur à pénétrer un peu l'extrême-droite.
Quelle est la place du théâtre aujourd'hui?
Beaucoup de gens s'ennuient au théâtre. Je ne crois pas que les artistes se rendent compte à quel point ils sont responsables de cela. Le poème dramatique a ses limites. Et la caste culturelle devrait réapprendre à siffler, à s'indigner de ce qu'on nous inflige. L'écriture n'est pas un moyen de changer le monde mais d'être lucide et d'en rire. On peut être dramaturge et clown.
Il ne faut pas systématiquement séparer Rabelais et Montaigne en pensant que l'un serait plus sérieux que l'autre
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Laurence Cazaux